La dermopigmentation intrigue, attire, mais fait aussi naître de nombreuses interrogations. Certains pensent que c’est douloureux, que les pigments virent au bleu, ou encore que c’est réservé aux femmes.
En réalité, cette discipline, à la croisée entre l’esthétique et du paramédical, a énormément évolué. Elle combine aujourd’hui sécurité, naturel et précision, au service du bien être et de la confiance en soi.
Une technique encore méconnue mais en plein essor, Alors, démêlons ensemble le vrai du faux.
La dermopigmentation, qu’elle soit esthétique (sourcils, lèvres, grain de beauté, eye-liner, taches de rousseur) ou paramédicale (aréoles mammaires, cicatrices, vergetures, vitiligo, cernes, réduction mammaire, gynécomastie) consiste à implanter des pigments minéraux dans les couches superficielles de la peau.
L’objectif n’est pas de « tatouer » mais de corriger, camoufler, harmoniser ou redonner de la couleur à une zone altérée mais encore et surtout de recréer une aréole mammaire suite à un cancer du sein ou une nécrose.
Cette pratique, encore trop souvent confondue avec le tatouage, repose sur un travail délicat, précis et entièrement personnalisé. Le seul outil en commun avec un tatoueur est la machine électrique appelé dermographe.

Idée reçue n°1 – La Dermopigmentation, c’est comme un tatouage ?
C’est probablement la confusion la plus fréquente.
Le tatouage artistique implique des encres (solvants mélangés à des résines fortement concentrés) plus profondes, insérées dans le derme de manière définitive (c’est un artiste du corps, sans formation médicale ; il ne travaille pas sur des zones médicalement sensibles, sauf exception avec autorisation particulière.
La dermopigmentation ou maquillage semi-permanent comme j’aime l’appeler, est travaillé dans la couche supérieur de la peau, (couche basale de l’épiderme) avec des pigments doux, résorbantes et bio compatibles (minéraux ou organiques mélangés avec de l’eau et de la glycérine) pour un résultat plus doux.
D’ou le résultat semi-permanent : il s’estompe naturellement avec le temps, sans virer ni s’étaler. C’est ce qui permet d’ajuster la teinte, la forme ou la densité au fil des années, selon l’évolution et le rythme de vie de chacun.
Le praticien est formée à la colorimétrie, à la peau cicatricielle, et aux protocoles d’hygiène médicale.
Parfois réalisée en collaboration avec des chirurgiens, oncologues ou dermatologues.
En résumé,même si techniquement certaines cartouches d’aiguilles sont compatibles, la pression, la vitesse, la profondeur et le geste ne sont pas du tout les mêmes.
Idée reçue n°2 – C’est douloureux ?
Beaucoup de personnes hésitent à cause de cette idée reçue.
En réalité, la dermopigmentation est peu douloureuse, surtout lorsqu’elle est pratiquée avec délicatesse (d’ou l’importance d’un bon praticien)
Les sensations varient selon les zones (lèvres, aréole, cicatrices, cuir chevelu…) mais la plupart des clients parle d’in inconfort léger, comparable à un petit picotement ou des griffures.
Des crèmes anesthésiantes peuvent être appliquées une heure avant la séance pour plus de confort (demander une ordonnance à votre médecin) et surtout, la main du praticien fait toute la différence, un rythme doux et une bonne communication rendent le moment très serein.
Idéale n°3 – Les pigments finissent toujours par virer au bleu ou au rouge ?
C’était vrai… il y a quinze ans.
Les anciennes encres, destinées au tatouage artistique, pouvaient virer avec le temps.
Aujourd’hui les pigments utilisés en dermopigmentation sont spécialement formulés pour un usage cutané et médical, testés, stériles et conformes aux normes européennes (certification CE) Reach depuis janvier 2022.
Une fiche technique (MSDS) est disponible ainsi qu’une traçabilité complète (numéro de lot, date, composition, certification que les marques sérieuses fournissent.
Leur composition est stable, ce qui garantit une évolution naturelle et progressive, sans changement de teinte soudain. Les pigments de dernière génération sont hypoallergèniques, sans conservateurs, sans métaux lourds et sans nickel.
Une bonne analyse du phototype, de la carnation et du sous-ton de peau permet aussi de choisir la couleur la plus harmonieuse dès le départ.
Idée reçue n°4 – Ce n’est pas fait pour les hommes ?
Faux, archi-faux.
La dermopigmentation s’adresse aussi aux hommes, et de plus en plus d’entre eux y ont recours.
Que ce soit pour camoufler une cicatrice, redessiner une barbe, densifier des sourcils ou harmoniser une aréole après une chirurgie, les demandes masculines sont en forte hausse.

de plus en plus d’hommes font appel à la dermopigmentation pour atténuer leurs complexes
Le résultat reste discret, naturel, sans effet de « maquillage » (le but est aussi d’adapter le style en fonction des demandes)
Le maquillage semi-permanent, c’est avant tout une question de bien-être et de confiance, pas de genre.
Idée reçue n°5 – C’est risqué pour la peau ?
Comme toute pratique sur la peau, la sécurité dépend surtout du professionnalisme du praticien.
Une dermopigmentation sérieuse se déroule dans des conditions d’hygiène strictes :
- Matériel stérile et à usage unique,
- Environnent désinfecté,
- port de gants,
- pigments testés dermatologiquement,
- pièce réglementée aux normes de l’hygiène et de la salubrité,
Les contre-indications existent (grossesse, traitements lourds, affections cutanées), mais une bonne consultation préalable permet toujours de les identifier.
En résumé : La dermopigmentation paramédicale est idéale si cette pratique est encadrée et maîtrisée.
Idée reçue n°6 – Ça reste à vie ?
Non, la dermopigmentation n’est pas définitive.
Les pigments s’estompent progressivement, entre 1 et 3 ans selon la zone, le type de peau (grasse, mixte, normal ou sèche) et les habitudes de vie (soleil, produits cosmétiques, etc.).
Des retouches légères permettent simplement d’entretenir la teinte et la netteté du résultat.
Cette évolution dans le temps est même un atout : elle offre la possibilité d’adapter le rendu à chaque étape de la vie.
Ce que la dermopigmentation ne peut pas faire :
- Elle n’efface pas complètement certaines cicatrices épaisses ou irrégulières (comme les Kéloîdes).
- Elle ne remplace pas une chirurgie ni un traitement médical.
- Elle ne change pas la texture de la peau, mais en améliore visuellement l’aspect.
L’objectif est d’obtenir un résultat naturel, harmonieux et réaliste, pas artificiel.
Idée n°7 – Ma peau est trop abimée ou trop ancienne ?
Beaucoup pense que la dermopigmentation ne fonctionne que sur une peau parfaite, alors que toutes les peaux cicatricielles peuvent être travaillées dès qu’elle est stable (blanchie non enflammée) et que des techniques spécifiques permettent de réhydrater et assouplir la zone avant la pigmentation. Elle est donc complémentaire avec le laser pour aplatir des cicatrices hypertrophiques.
En conclusion – Se libérer des fausses croyances, retrouver confiance, telle est le but du maquillage permanent.La dermopigmentation c’est avant tout un accompagnement vers la réconciliation avec soi-même. Elle aide à effacer ce que l’on ne veut plus voir, pour mieux se retrouver.



